Fermé depuis vingt ans pour cause d'envasement, le Canal de Pommerœul à Condé pourrait rouvrir en 2018. À cheval sur la frontière franco-belge, ce canal à grand gabarit est loin d'être un géant (11 km et 2 écluses). Mais il offrait aux mariniers un précieux raccourci entre l’Escaut à grand gabarit et le canal Nimy-Blaton-Péronnes (NBP) en Belgique.
Depuis 1992, privés de ce raccourci, les mariniers qui reviennent d’Anvers, doivent emprunter le canal Nimy-Blaton-Péronnes, l’écluse de Péronnes puis le Haut Escaut et l’écluse de Mortagne-du-Nord, soit un détour de plus de 30 km pour atteindre l’Escaut à grand gabarit. Avec la réouverture du « Condé-Pommeroeul », ils gagneront quelques heures et pas mal de carburant.
Certes, ce n'est pas la première fois qu'on annonce la réouverture du "petit" canal (le coût du projet et surtout
le casse-tête de la gestion de 1,3 millions de m3 de sédiments, expliquent les retards successifs), mais, aujourd’hui, la situation semble s’éclaircir. L’arrêté préfectoral déclarant l’utilité publique de la remise en navigation du canal a été signé le 14 septembre 2012, suivi, ces derniers mois, par les arrêtés autorisant les dragages au titre de la loi sur l’eau et l’exploitation des trois sites de dépôt de sédiments à Condé, Fresnes-sur-Escaut et Maing.
Les premiers travaux devraient débuter en 2013 avec le défrichage des sites et le diagnostic d’archéologie préventive. 2014 verra l’aménagement de deux anciens dépôts dans le cadre de mesures compensatoires. L’aménagement des trois sites est prévu de mi-2014 à fin 2015. Les dragages et le recalibrage débuteront en 2016 pour une durée de trois ans et une mise en service du canal envisagée en 2018.
La convention de financement reste à finaliser entre Voies navigables de France et le Service public de Wallonie pour ces travaux dont le coût est estimé, pour la partie française du canal, à 51 millions d’euros. Côté belge du canal, il est prévu la remise en état de l’écluse d’Hensies et le dragage de la confluence avec la rivière Haine.