En 2011,
le canal de la Marne au Rhin avait bénéficié d'importants aménagements dans le cadre de la construction de la ligne de train à grande vitesse (LGV) Est. Mais, depuis la fin des travaux, les quais qui ont permis l'évacuation de milliers de tonnes de déblais sont désertés... Persuadés que le canal présente toujours de belles perspectives économiques, Voies navigables de France (VNF) et le port de Strasbourg travaillent ensemble pour valoriser les infrastructures mises en place et développer le transport fluvial entre Saverne (Bas-Rhin), au pied des Vosges, et Strasbourg...
Ces dernières années, plus de 7 millions d’euros ont été investis par VNF, avec le soutien de l’Etat et de la région Alsace, pour assurer l'acheminement, par le canal de la Marne au Rhin, des déblais de la LGV. A Dettwiller, c'est une plateforme de chargement de 4000 m2 qui a été aménagée. Une zone de retournement a été créée à Brumath, un quai de déchargement a vu le jour à Eckwersheim, le canal a été dragué, des portes d'écluses restaurées, 1800 m de digues ont été confortés et des aqueducs ont été renforcés. Ces aménagements ont permis le transport, en 4 mois, de 100 000 tonnes de déblais de chantier entre Dettwiller et Eckwersheim.
"T
ous ces travaux n'ont pas été réalisés uniquement pour le chantier de la LGV, précise Guy Rouas, directeur de la Direction territoriale de VNF Strasbourg,
mais aussi dans la perspective de développer le transport fluvial sur le canal de la Marne au Rhin entre le quai de Detwiller côté Saverne et le terminal conteneurs nord du Port autonome de Strasbourg".
Aujourd'hui, seules deux entreprises, le cimentier Béton Fehr et l'entreprise de recyclage Léonard, utilisent le canal pour acheminer chacun 45 à 50 000 tonnes de matériaux par an. La démarche engagée depuis deux ans par VNF, le port de Strasbourg et la Région vise à amener de nouvelles entreprises à mutualiser leurs chargements sur des bateaux (à construire) d'une capacité de 12 EVP. Quatre entreprises du secteur de Saverne, Kuhn, Haemmerlin, la Scierie et Caisserie de Steinbourg et la Brasserie Licorne, font actuellement leurs comptes. Si elles décidaient de sauter le pas, ce sont près de 5 000 conteneurs par an qui passeraient de la route vers la voie d’eau...