Depuis mai 2012, l'association "
Marché sur l'eau" achemine par le canal de l'Ourcq jusqu'à Paris et Pantin ses paniers de fruits et légumes frais produits en Seine-et-Marne. Embarqués au port de Claye-Souilly, les pommes, choux et tomates réservés par les abonnés, rejoignent la capitale en trois heures sans encombrer la route et pour un coût environnemental réduit.
Cette association - dont le nom n'évoque rien moins qu'un miracle biblique - fonctionne selon le système de "paniers" mis au point par les AMAPP (associations pour le maintien d'une agriculture paysanne de proximité). Ces associations, qui existent désormais dans de nombreuses régions, offrent à leurs abonnés la possibilité de recevoir, chaque semaine, un panier de légumes et de fruits de saison. Les avantages sont multiples autant pour le consommateur (fraîcheur, meilleure maîtrise de la provenance, variété des légumes et fruits) que pour le producteur qui est assuré de vendre sa récolte et peut ne récolter que ce qui sera vendu.
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Nous avons voulu développer un système viable de circuit court pour vendre des produits de proximité à Paris", explique Claire-Emmanuelle Hue, l'un de neuf créateurs de l'association et directrice. "
Aujourd'hui, de nombreux maraîchers viennent vendre leurs produits à Paris, mais chacun se déplace avec son camion. Avec la livraison par bateau, nous mutualisons le transport pour moins de pollution et moins de bouchons".
Les fruits et légumes, produits en Seine-et-Marne par cinq petits producteurs, sont chargés sur un chaland ostréicole acheté d'occasion à Marennes d'Oléron. Seul bateau de commerce à naviguer sur cette portion à petit gabarit du canal de l'Ourcq, le bateau dessert les trois points de distribution à Paris (la Rotonde, place de la Bataille Stalingrad dans le 19e) et à Pantin (Grands Moulins et quai de l'Aisne) où son chargement est débarqué et distribué, à quai, aux abonnés.
"Marché sur l'eau" a démarré son activité en mai 2012 mais réunit déjà près de 250 adhérents et 150 abonnés au "panier" hebdomadaire. Deux salariées, un pilote prestataire et une vingtaine de bénévoles assurent la logistique. L'an prochain, le moteur à essence du bateau sera remplacé par un moteur fonctionnant au biogaz. A terme, l'association aimerait proposer un service de récupération de matière organique et fabriquer son propre biogaz par méthanisation. Mais ce projet nécessite la mise en place d'une nouvelle filière et comme il n'y a pas de miracle, ce ne sera pas pour tout de suite...