La Chambre Nationale de la Batellerie Artisanale (CNBA) vient de passer le cap de son premier quart de siècle. L'occasion pour son président, Michel Dourlent (bateau "Pic du Jer"), de retracer les principales étapes de cet organisme ainsi que les enjeux et les perspectives des prochaines années.
Jeudi 27 janvier, à la Marina de Bercy, sur les quais de Seine, les vingt-cinquièmes vœux de la CNBA avaient donc l'allure d'un bilan. Un bilan mitigé...
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Un bilan plutôt satisfait, bien que prudent, pour le quatrième président de la Chambre (après Adolph Lamot, René Walbrecq et Bernard Beaussart) : "
Durant ces 25 années, la CNBA (...) a progressivement amené la batellerie artisanale au rang de partenaire incontournable..." Mais aussi : "
...Nous avons traversé une période vraiment difficile... Les grèves de l'année dernière l'ont montré. Je ne suis pas certain que nous en soyons sortis malgré les discours..." (
cf l'intégralité du discours de Michel Dourlent).
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Un bilan contesté par le syndicat "La Glissoire" qui n'avait pu ravir la présidence de la CNBA en 2009, malgré son bon score aux élections partielles (la liste d'opposition de "La Glissoire" avait remporté 10 des 13 sièges à renouveler). "
Une chose me frappe", dira le porte-parole du syndicat dans la lettre ouverte qu'il a remise hier à Michel Dourlent, "
à aucun moment vous ne vous adressez directement aux bateliers..." Et, un peu plus loin : "..."
Je suis choqué profondément de votre conclusion : ... Est-il acceptable de parler de bons résultats dans un secteur où la précarité et la misère s'installent ?..."
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cf l'intégralité de la lettre ouverte de Jacques Delhay dans son "Cap à l'amont n°66).
Dans son excellent et très récent ouvrage, "
Les artisans bateliers au cœur du transport fluvial", Bernard Le Sueur retrace l'histoire de la CNBA. Il raconte le long chemin parcouru par les bateliers en quête d'une reconnaissance sociale :
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Le 14 mai 1984, Pierre Mauroy, premier ministre, signait le décret fondateur de la Chambre de la batellerie. 4.018 bateliers étaient appelés à élire leurs représentants. Un an plus tard, le 31 juillet 1985, le premier conseil de la CNBA réunira ses 22 délégués élus.
Les bateliers, jusqu'alors marginalisés par leur nomadisme, deviennent enfin officiellement des artisans.
Une formidable victoire, même si, aujourd'hui - 25 ans plus tard - les plus impatients d'entre eux persiflent : "
Une Chambre ? Oui, bien sûr... à condition qu'elle ne soit pas faite pour dormir !"...