Début février, un quotidien national rendait compte du transport par barge de la cuve de l'EPR de Flamanville sous le titre "
Pour contourner les ronds-points, le nucléaire prend le bateau" (
*). Les ronds-points, ou plutôt les carrefours giratoires puisque tel est leur vrai nom, sont si nombreux en France - leur nombre est estimé à 30.000 - et si difficiles à passer pour un convoi routier exceptionnel, qu'ils rendent en effet la solution fluviale bien séduisante pour les colis lourds.
Les carrefours giratoires font fureur en France depuis le début des années 80. Si ce principe de carrefour circulaire, inventé par les Anglais, a fait significativement baisser le nombre d'accidents de la route, il est aussi devenu un signe extérieur de prestige pour les municipalités. Situés généralement en entrées de ville, ces espaces - fermés par nature aux piétons - arborent souvent de somptueux arrangements floraux ou arbustifs, quand ce n'est pas une vache géante de béton ou une énorme turbine rescapée d'une ancienne industrie locale...
Sécurisants et même parfois beaux, les ronds-points sont aussi de vrais casse-têtes pour les transporteurs de colis lourds. Le groupe industriel Areva, qui doit transporter d'énormes pièces depuis son usine de Chalon/Saint-Marcel (Saône-et-Loire) vers les installations nucléaires du pays, en offre un bel exemple. Pour emmener, début septembre, la cuve du réacteur EPR de Saint-Marcel jusqu'au site de construction de la centrale EDF de Flamanville (Manche), Le Figaro rapporte qu'Areva a préféré éviter les ronds-points et utiliser le fluvial. La cuve de 425 tonnes a donc emprunté le Rhône sur une barge de la CFT, puis la voie maritime jusqu’au port de Diélette, avant de rejoindre le site de la centrale où elle est arrivée le 7 octobre, après un voyage d'un mois... presque en lignes droites !
(*) NOTE => Article paru dans le Figaro et présenté dans la Revue de Presse de Fluvial le 3 février 2014