Les new-boaters, ces "
nouveaux bateliers", qui cherchent à échapper aux prix exorbitants de l'immobilier londonien, ont fait bondir de 36% le nombre de bateaux habités dans la capitale britannique entre 2007 et 2014. Tandis que la concurrence fait rage autour des amarrages, les conflits qui opposent habitants des bateaux et riverains se multiplient le long du Grand Union canal, du Regent's canal ou de la rivière Lea...
Certains possèdent un permis d'amarrage permanent, d'autres ont seulement une autorisation temporaire d'occupation et doivent déplacer leur bateau toutes les deux semaines. Fixes ou mobiles, les bateaux-logements sont de plus en plus nombreux sur les 161 km de canaux gérés par "
Canal & River Trust" dans la capitale britannique. Les voies d'eau londoniennes souffrent désormais, selon cette association, des "
mêmes problèmes de congestion que les autres parties de la ville". De 2326 en 2012, le nombre des bateaux à Londres est passé à 3255 en 2015. Le quartier de Hackney, arrosé par la rivière Lea, dans l'Est londonien, a vu son nombre de bateaux augmenter de 85 % de 2013 à 2014. Le phénomène remet soudain à la mode des quais et bassins oubliés depuis longtemps, autour des canaux ou de la Tamise.
La pression sur les amarrages, à Little Venice ou Camden, crée des tensions parmi les habitants des bateaux qui peinent à trouver l'emplacement de leurs rêves, mais également avec les riverains. Peu au fait de la culture canal, les new-boaters ne respectent pas toujours les règles. Leurs chauffages, leurs moteurs et leurs groupes électrogènes sont accusés de générer des pollutions atmosphériques et sonores.
En 2013, une enquête menée par l'Assemblée de Londres sur les impacts de cet engouement avait pointé la nécessité de redistribuer les bateaux sur tout le réseau et recommandait de créer de nouveaux amarrages. Elle soulignait également l'urgence de trouver un équilibre entre le nombre de bateaux et la tranquillité, le charme et la biodiversité de ces corridors verts que sont les voies d'eau londoniennes. De son côté, "Canal & River Trust" encourage à "
ne pas voir les bateaux comme des alternatives économiques de logement. Il y a des coûts cachés, entretenir un bateau est un emploi à temps partiel. Votre temps est un facteur à prendre en compte dans le coût total"...