L'association "
Alterre Bourgogne" coordonne, depuis 2013, un projet de recherche concernant les impacts à attendre du changement climatique sur la ressource en eau en Bourgogne. Si l'étude, qui entre dans le cadre d'un appel à projets du ministère de l'Ecologie, est toujours en cours, ses premiers résultats dessinent un avenir plutôt inquiétant pour les voies d'eau bourguignonnes, et, à plus large échelle, pour les voies d'eau européennes.
Le projet est intitulé
HYCCARE, pour "
hydrologie, changement climatique, adaptation, ressource en eau". Il a pour objectif de fournir des outils aux acteurs des territoires bourguignons pour les aider à mettre en place des stratégies d'adaptation aux conséquences du changement climatique sur le débit des cours d'eau et la hauteur des nappes phréatiques. Les études, menées à partir des scénarios du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), ont porté sur 13 portions de bassins versants, dont celui de l'Armançon, qui alimente le canal de Bourgogne.
Les résultats déjà obtenus montrent que l'évapotranspiration a déjà commencé à augmenter et augmentera encore avec l'accroissement des températures, posant le problème de l'alimentation des cours d'eau et des canaux. "
Avec moins d'eau dans les cours d'eau, il ne sera plus possible de soutenir l'alimentation des canaux, qui devront peut-être même venir soutenir, en été, les étiages des cours d'eau. Ces données peuvent paraître extrêmes aujourd'hui mais elles ne le seront malheureusement pas dans une cinquantaine d'années" explique Anne-Cerise Tissot, chargée de mission eau et changement climatique pour "Alterre"...
NOTE => Le projet HYCCARE est cofinancé par le ministère de l'Ecologie, l'Ademe et les agences de l’eau Loire-Bretagne, Rhône-Méditerranée-Corse et Seine-Normandie, il implique des chercheurs des université de Bourgogne et de Tours, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), d'AgroSup Dijon, de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Un séminaire de restitution, des publications scientifiques et un rapport final le concluront en 2016.