Depuis samedi à l’heure où les honnêtes gens déjeunent,
Nathalie Benoit et son escorte sont parties sur les rivières et canaux de France. Entourée des gonflables des Pompiers de Paris et de la Sécurité civile, elle est sortie de la capitale, a laissé la Marne sur sa gauche à 16 h 20, et s’est battue contre une Seine passablement agitée et un vent contraire très pénalisant. Arrivée avec de l’avance sur l’horaire à Vitry-sur-Seine, elle a décidé de continuer jusqu’à Villeneuve-le-Roi, pour gagner de précieuses minutes de trajet sur les jours à venir.
A Choisy-le-Roi, il fallait remplir un réservoir d’eau qui avait tendance à se vider depuis plusieurs jours à quai, et nous nous sommes arrêtés à un petit chantier où Lou et Alain vivent à longueur d’année. La solidarité des gens du fleuve n’est pas un vain mot, et c’est avec un large sourire et une foule de questions sur le défi, notre trajet, Nathalie, qu’un tuyau est arrivé jusqu’au réservoir. Nous sommes repartis avec beaucoup d’eau et de bonheur dans le cœur. Sur leurs conseils, nous avons bivouaqué dans les eaux calmes et boisées du Port industriel de Villeneuve-le-Roi, avec quelques cygnes pour faire plus joli.
Dimanche 16 juin, en sortant de notre abri, Nathalie a rencontré Bertrand Lacugne, premier d’une longue série de rameurs qui se sont associés au trajet du jour. A 10 h 20, son skiff jaune a été rejoint par le club d’aviron d’Ablon-sur-Seine, et la petite troupe a remonté la Seine jusqu’à l’écluse d’Ablon-Vigneux, croisant quelques commerces avalants, tel « Mirador », chargé de sable, qui l’a laissée passer gentiment.
La bonne humeur et la joie de croiser notre championne parolympique ont été présentes tout au long du parcours. Pendant l’après-midi on dirait que tous les avirons des environs se sont donné rendez-vous. Au pont de Ris-Orangis, ils sont 11 des 14 du club de Soisy à escorter Nathalie. Tous discutent avec elle, lui posent mille questions et l’encouragent en partageant un bout du chemin. «
C’est vrai que cela fait du bien d’être soutenue », reconnaît la championne.
Au bout de la route de cette journée, il y avait Corbeil-Essonnes et ses grands moulins, les plus importants de France, ainsi qu’un quai accueillant au port St-Nicolas. En face, le club d’aviron de Corbeil, de sortie ce week-end, revenait glorieux de la qualification de ses cadets aux championnats de France. Ils ont traversé le fleuve pour saluer Nathalie et admirer de près le skiff avec lequel elle descend jusqu’à Marseille. Une bise, et ils sont repartis heureux rejoindre ceux qui étaient restés sur la rive.
Jean-François Macaigne (pour FLUVIAL)