Vers 13 h, nous avons suspendu notre descente vers le sud pour nous restaurer dans le port industriel de La Chapelle-Montlinard, sous un énorme silo à grain. Là nous attendaient Guy et Ruth Toye, qui tenaient absolument à rencontrer
Nathalie Benoit. 50 ans que ces sujets britanniques ont quitté leur île et sont venus s’installer en France avec leur bateau. Ils possèdent toujours le bateau, mais habitent maintenant une maison en dur devant le canal. Ils voulaient lui remettre une collecte de dons de leur association, "
Les amis du port". Ils nous avaient réservé une place au quai de la halte fluviale, et, après le déjeuner, nous ont invités à prendre le café.
Je voulais quand même découvrir comment ils avaient eu l’information de la venue de la médaillée olympique. «
Le bruit courait… », m’a confié Guy avec un clin d’œil. « Q
uel courage a cette jeune femme ! Nous sommes concernés par la sclérose en plaques par des proches qui ont cette maladie. Et puis, nous pensons que c’est un excellent moyen d’attirer l’attention sur les canaux en France. C’est un héritage formidable que vous avez là, et il faut le mettre en valeur, tout comme il faut mettre en valeur les liens qui existent entre plaisanciers et professionnels qui naviguent. » Ce n’est certainement pas nous, à Fluvial, qui allons dire le contraire…
La nuit précédente, le "
Vision Le Boat" avait couché à Ménétréol-sous-Sancerre (Cher), où nous avons pu faire un plein d‘eau ce matin. Il faut demander la clé au Floroine, le café face à la halte. C’est l’occasion d’admirer une des plus extraordinaires collections de couvre-chefs qui soit. Cette surprenante réunion est l’œuvre de Dominique Nowak, supportée par Véronique, son épouse. Cela fait 11 ans qu’ils sont installés ici, et la collection a une dizaine d’années d’existence. On y trouve quelques perles : une casquette à pont de marin russe, des képis de gendarmes, de gardes champêtres, de gardes-chasses, un képi d’officier de l’Assemblée nationale, des casquettes siglées S.N.C.F., E.D.F., et beaucoup d’autres joyeusetés qui envahissent les murs du café lentement, mais sûrement. On prend ainsi son noir et son croissant en imaginant les têtes de ceux qui étaient dessous tous ces chapeaux. Nous sommes partis le réservoir plein et la tête rêveuse...
Jean-François Macaigne (POUR FLUVIAL)