L’épopée d’«
1 train de bois pour Paris » s’est achevée par la traversée de la capitale.
Partie de Clamecy le 7 juin, cette
reconstitution historique du flottage de bois a connu son épilogue le dimanche 5 juillet entre le port de Bercy et celui de Boulogne-Billancourt...
Traditionnellement, les « flotteurs » venus du Nivernais s’arrêtaient en plein cœur de la ville, près de l’Île Saint-Louis (
*), où les trains de rondins étaient démantelés pour approvisionner les Parisiens en bois de chauffage et de cuisson. Mais après huit jours d’escale au quai de Bercy, ce premier voyage depuis la fin du XIXème siècle s’est prolongé au-delà du Périphérique ouest.
«
Passage d’un radeau en démonstration », annonçait la VHF en recommandant des précautions de navigation… Le cortège avait fière allure : 72 m de bois assemblés, portant des flotteurs en tenue d’époque, dont l’un ponctuait le passage sous les ponts de coups de trompe retentissants, et… une équipe de télévision embarquée ; enfin, une escorte disparate, composée du petit bateau tracteur Halez, d’un pneumatique de la Sécurité Civile, du puissant Triton 25 (
l’un des deux remorqueurs de l’Association des Amis du Musée de la Batellerie), et de deux bateaux d’accompagnateurs.
Passage aux pieds de la Tour Eiffel avant les premières rotations des bateaux promenades, puis amarrage en douceur au port de Boulogne-Legrand. «
Un pari un peu fou, gagné ! » soupirait, ému, Gérard Durand, le Président de
Flotescale, en ouvrant quelques bouteilles de vin blanc de Bourgogne… L’association venait de faire revivre, pendant 4 semaines, une activité exercée au fil de quatre siècles, dont le dernier voyage remonte à : 1877 !
Les flotteurs ne rentrèrent pas chez eux à pieds, et les assemblages de rondins désolidarisés furent réacheminés vers Clamecy, 5 jours plus tard, à bord de deux camions semi-remorques. L’histoire du flottage de bois va pouvoir continuer à alimenter l’imagination des riverains au cours de futurs périples…
(*) NOTE => Plus précisément sur l’Île Louviers, séparée en rive droite du port Saint-Paul à proximité de la Bastille, par le bras de Grammont qui fut comblé au milieu du XIXème. Affermée à des marchands de bois vers 1700, elle devint l’entrepôt de véritables tours de bûches. (sources : un tableau du Musée de la Batellerie, et surtout Musée Carnavalet).