À Bourges, un arrêté (
*) donne cinq ans aux propriétaires d'ouvrages pour restaurer la continuité écologique de l'Auron, "
de sa confluence avec la Rampenne jusqu'à la confluence avec l'Yèvre". Principal obstacle : le barrage de la Chappe situé sur la "racle", un bief où la rivière et le canal de Berry font lit commun. Pour l'
ARECABE, Association pour la réouverture du canal de Berry, "
l'arasement du barrage condamnerait tout espoir de naviguer un jour dans Bourges. C'est donc tout simplement inacceptable !"
Pour neutraliser le barrage de la Chappe et rendre sa continuité à l'Auron, le Syndicat intercommunal pour l'aménagement des bassins de l'Auron, l'Airain et leurs affluents (SIAB3A) a étudié trois scénarios. Les deux premiers, une simple gestion des vannes et l'installation d'une passe à poisson, ont été écartés pour la hauteur trop grande du seuil et un débit trop irrégulier. C'est le troisième scénario, l'arasement du barrage, qui a été retenu par le Comité de pilotage, une solution qui, pour Cécile Falque, chargée de mission rivière "i
nclut la contrainte de maintenir l'alimentation du canal. Le projet prévoit l'arasement du seuil mais aussi l'abaissement du radier fixe de l'écluse de la Chappe, ce qui permettra au niveau du canal de rester le même en aval". Seule la partie de l'Auron empruntée par le canal avant son déclassement en 1955 et qui traverse Bourges sera rendue à la nature avec berges végétalisées et roselières.
Pour l'ARECABE, la perte de ces 500 m de racle berruyère n'est pas une fatalité. "
Le bief qui traverse Bourges risque de devenir un marigot, réagit André Barre, président de l'ARECABE
, et le bief suivant ne sera pas suffisamment alimenté. Nous ne sommes pas contre le rétablissement de la continuité écologique, mais avec une passe à poissons". Après avoir envoyé un courrier aux différents élus, l'association a entrepris la diffusion de 2000 tracts intitulés "
Le canal martyre" et prévoit actions et conférences. L'enquête publique qui doit être engagée ces prochaines semaines promet d'être animée.
* NOTE => arrêté du bassin Loire Bretagne du 10 juillet 2012