Victime d'une panne hydraulique alors qu'il s'apprêtait à accoster au port de Bercy, le "Phénix",
un automoteur de 57m, chargé de gravier, a heurté, lundi soir, une pile du pont National. Le choc a provoqué une voie d'eau impossible à colmater. Mais avant de couler, le bateau a pu être tracté le long de la rive gauche, en dehors du chenal de navigation, à l'amont du pont National.
Des barrages flottants ont été posés en aval du pont pour contenir le gasoil qui s'échappait du bateau (le plein venait d'être fait). Seule la timonerie dépasse de l'eau, et Joël, le marinier, 58 ans, a tout perdu. Cet après-midi, la brigade fluviale l'accompagnait en Zodiac jusqu'à l'épave pour tenter de récupérer, sur ses indications, quelques objets dont ses lunettes...
C'est une bien funeste série pour Paris en moins d'un an, après le
naufrage de l'Éole l'été dernier, au pied de la Tour Eiffel, puis celui de l
'Harmony qui vient à peine d'être remis à flot par le dock-flottant de CHL/TFD.
Mais, tordons le cou tout de suite à une rumeur qui commence à courir la Seine : l'alcool n'est pas en cause dans ce naufrage. Les contrôles effectués immédiatement par la brigade fluviale, comme il est de règle en cas d'accident, étaient parfaitement négatifs.
Il ne reste donc plus maintenant, aux experts, qu'à déterminer l'origine de la panne, et, au "Phénix" ...à renaître de ses cendres, comme le prévoit la mythologie (et comme nous le souhaitons de tout cœur à Joël).