Après plusieurs mois de silence, le syndicat de la batellerie, "La Glissoire", repart à l'assaut (
cf Cap-à-l'amont n°111). Les bateliers demandent l'intervention du chef de l'État et réclament la fin des aides illégitimes. Leur syndicat reproche aux États belges et neerlandais de fausser la concurrence dans le transport fluvial en permettant aux exploitants des grandes unités construites récemment, et sans doute en trop grand nombre, de ne pas assumer les charges réelles de leurs emprunts.
Dans une lettre adressée au président de la République, La Glissoire attire son attention sur les graves conséquences qu'ont pour les bateliers ces distorsions de concurrence. "
On en est arrivé, aujourd'hui, précise le syndicat,
à cette situation qu'un exploitant surendetté, avec une unité neuve de gros tonnage, peut grâce à l'aide de sa banque poursuivre son activité à n'importe quel prix (NDLR : sous-entendu, en cassant les prix du fret).
Alors que l'exploitant d'un bateau plus petit et plus ancien se verra refuser, par la même banque, un prêt financier pour engager les travaux nécessaires à la poursuite de son exploitation".
En conséquence, La Glissoire, demande au président de "
saisir la Commission Européenne pour que soit mis fin à ces pratiques... Et que soient mis en place des instruments visant pour l'essentiel à garantir des prix minimum aux transporteurs..."
La demande de non-distorsion est sans doute recevable par la Commission ; en revanche, celle de l'adoption d'un prix plancher paraît contraire à "l'air du temps" et aux règles européennes. Mais l'heure est grave pour le transport fluvial...