Sur la Seine - à Paris, à Rouen, à Conflans-Sainte-Honorine - ou sur les canaux du Nord, les bateaux de commerce connaissent de plus en plus de difficultés pour stationner. Leurs emplacements sont progressivement supprimés au profit de bateaux à passagers ou de bateaux logements. Devenus indésirables sur les quais urbains, ils n’ont souvent pas d’autre choix, après un déchargement, que de continuer leur route vaille que vaille.
Le 16 décembre dernier, le Syndicat Professionnel de la Batellerie Artisanale, "
La Glissoire", pointait encore une fois le problème sur le forum de Voies Navigables de France. «
À Rouen, on ne peut plus stationner nulle part, sauf aux points de déchargements. Mais si un bateau arrive, il faut repartir. A Paris, c'est pareil, si on a des courses ou des papiers à faire, on ne peut pas, il faut avancer. Pour nous empêcher de nous arrêter, Ports de Paris a même fait enlever les bittes d’amarrage. Les seuls endroits où on a encore le droit de s'arrêter sont les postes d’attente des écluses, pour la nuit » explique
Daniel Claeys, président du syndicat.
Des problèmes de stationnement existent également à Isbergues, où le stationnement à l’écluse de Cuinchy est désormais interdit, ou encore à Béthune où les stationnements de l’ancien passage sont maintenant réservés aux bateaux logements. «
Les bateaux logements payent tandis que nous ne payons pas, c’est là toute la différence » soupire, amer, Daniel Claeys.
Devant ces interdictions qui se généralisent, les bateliers n’ont d’autre choix que de continuer leur route après un déchargement, mais sans dépasser pour autant la limite d’heures de navigation. «
Si on s’arrête, on est sanctionné. Si on ne s’arrête pas, on est sanctionné aussi. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? ». Cette question, comme les autres questions de la Glissoire sur le sujet, restent, pour le moment, sans réponse...