Jean-Eric Paquet, directeur en charge des réseaux transeuropéens de transport à la Commission européenne l'avait affirmé à Lille en février dernier : «
l’Europe sera au rendez-vous » pour le financement du projet de canal à grand gabarit "Seine-Nord-Europe". Et c'est tant mieux au vu des conclusions, plutôt sévères, du rapport sur sa faisabilité ; même si, dans un communiqué du 27 mars, le ministre du Transport, Frédéric Cuvillier, rappelle d'une manière forte qu'il ne compte pas abandonner le projet...
Pilotage en échec, dérive des coûts (de 4,4 milliards d'euros à l'origine à 7 milliards aujourd'hui) et surestimation des recettes de péage du canal... Le rapport remis au ministre préconise le report du projet "
à une période économique plus favorable".
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Non" répond néanmoins Frédéric Cuvillier qui "
refuse de se résoudre à un échec annoncé", mais vient cependant d'arrêter la procédure actuelle de partenariat public-privé, le temps de remettre à plat tout le dossier. Une mission de reconfiguration a été confiée à Rémi Pauvros, député-maire de Maubeuge. Et un nouveau projet devrait être présenté au 1er semestre 2014 à la Commission européenne qui sera sollicitée à hauteur de 30%.
Pour les professionnels du fluvial, peu surpris des conclusions du rapport, la confiance est toujours de mise, avec un bémol sur les délais. "
Frédéric Cuvillier a le plein soutien du Comité des armateurs fluviaux (CAF) dans l'objectif qu'il a de conduire le projet à bonne fin, souligne Jean-François Dalaise, président d'honneur du Conseil d'administration du CAF. "
Mais, à partir du moment où le Ministre veut tout remettre à plat, nous serons extrêmement vigilants sur le calendrier. Le sablier est retourné !"