Depuis le milieu des années 1990, le fleuve Rhône fait l'objet d'un
vaste programme de restauration hydraulique et écologique mené par une équipe de recherche pluridisciplinaire, et financé par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), l'Agence de l'eau et l'État. Objectif du programme : recréer, dans un Rhône très fortement aménagé par l'homme, des milieux et des habitats caractéristiques des grands fleuves européens...
Ils sont géographes, géomorphologues, sociologues ou biologistes. Depuis près de vingt ans, ces chercheurs se penchent au chevet du Rhône, un fleuve contraint par des siècles d'aménagement, redressé, endigué et finalement, appauvri. "
Historiquement, le programme est né de la volonté d'élus locaux de retrouver un "fleuve vif et courant" qu'il était avant l'aménagement des multiples barrages hydro-électriques qui barrent son cours", explique Jean-Michel Olivier, coordonnateur du programme.
Il n'est pas question pour autant de recréer le fleuve tel qu'il était avant son endiguement, vaste réseau d'îles et de bras s'étendant sur des centaines de mètres de large. "
Nous ne visons pas le retour à un état ancien ou idéalisé du fleuve mais la recréation d'une mosaïque d'habitats qui permette le retour de la biodiversité". La reconnexion au fleuve des "lônes", les bras secondaires, et l'augmentation des débits minimaux dans les tronçons des "vieux Rhône" sont deux moyens pour y parvenir.
Sur les sites qui ont bénéficié de ses soins, l'équipe a vu la diversité des habitats se recréer et la biodiversité se rapprocher de celle des autres grands fleuves européens. Bien du travail reste néanmoins à mener pour continuer à restaurer le fleuve, suivre l'évolution des sites déjà restaurés et améliorer la capacité à prévoir les réactions du système fleuve face aux aménagements.
NOTE => Le programme de restauration hydraulique et écologique du Rhône associe l'UMR CNRS 5023, l'UMR 5600 EVS, l'IRSTEA de Lyon et l'université de Genève. Le volet sociologique associé est développé par la "Maison du fleuve Rhône".