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Le canal est plein à ras bord avec tout ce qu’il a plu et il paraît qu’il était fermé pour pénurie d’eau ! C’est à n’y rien comprendre ». Goguenard et dubitatif, ce promeneur vient de soulever le paradoxe du Briare. Fermé à la navigation entre les écluses de la Cognardière et du Baraban jusqu’au 16 janvier pour déficit d’eau, le canal est effectivement bien plein. Alors, de l’eau, y en a ou y en a pas ?...
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Il y a de l’eau aujourd’hui, mais cela ne veut pas dire qu’il y en aura demain et c’est là tout le problème » explique Pascal Stourm, chef de la subdivision Voies Navigables de France (VNF) de Briare. La pluie qui est tombée en abondance sur la région ces dernières semaines a effectivement fait monter les niveaux d’eau du canal et des cours d’eau. Ces précipitations n’ont cependant pas suffi à reconstituer des réserves hydriques gravement mises à mal par la sécheresse de l’été et de l’automne.
De la vingtaine d’étangs qui alimentent le canal de Briare, les quatre plus importants sont soit à sec pour entretien décennal comme l’étang de la Grand Rue, soit très bas, comme le réservoir du Bourdon et les étangs de la Tuilerie et du Moutiers. «
Ces trois étangs sont au même niveau qu’au mois d’août de l’an dernier. La fin de la saison n’a pas connu de niveau d’eau aussi bas depuis une dizaine d’années » souligne Pascal Stourm.
Cette situation a conduit VNF à décider un arrêt de navigation du 19 décembre au 16 janvier sur l’embranchement de l’ancien canal, une décision d’autant plus évidente que la circulation des bateaux est déjà bloquée au sud par la pénurie d’eau dans le canal du Centre et au Nord par la rupture de digue dans le bief de Montambert. Le subdivisionnaire se veut néanmoins rassurant. «
Les étangs se remplissent doucement par ruissellement. Si les pluies de mars sont au rendez-vous, il ne devrait pas y avoir de problème pour la saison prochaine ».