On le disait peu convaincu de l’intérêt du fluvial. Frédéric Cuvillier ministre du Transport, aura sans doute voulu démontrer le contraire en honorant de sa présence trois évènements de la voie d’eau, ces derniers mois : l’
Assemblée générale du Comité des armateurs fluviaux en avril dernier, l’
inauguration de la halte plaisance de Conflans-Sainte-Honorine, au mois de juin, et, plus emblématique encore, la remise d’un prêt d’honneur à quatre entrepreneurs fluviaux. C’était au cours d’une cérémonie organisée au siège de la Caisse des Dépôts à Paris, le 1er juillet, par l’association «
Entreprendre pour le Fluvial » (EPF) et par son bras financier « Fluvial Initiative »…
Le premier dossier présenté – l’acquisition d’un dock flottant par Caroline et Fabien Blanchet – était le soixantième projet retenu par le comité d’agrément d’EPF et le comité d'engagement de Fluvial Initiative, depuis sa création ; un investissement de plus d’un million d’euros. Les trois autres dossiers concernaient l’achat de deux gros automoteurs par Gary Apers, et par Émile Hoffmann, ainsi que l’aménagement d’un bateau hôtel – l’ «
Eden » dont nous avons déjà parlé – pour Florence et Christian Gadenne.
Le ministre a profité de l'occasion pour insister à nouveau sur deux points qui lui tiennent manifestement à cœur : premièrement : «
l’aide publique à la filière fluviale française doit assurer l’emploi français » ; et, deuxièmement - sans le dire expressément mais en faisant référence à plusieurs reprises à la notion de filière - il a laissé entendre que l’instauration d’une véritable interprofession faciliterait, sinon conditionnerait, les aides de l’État. Le président de la toute nouvelle BPI (Banque publique d'investissement) et directeur général de la Caisse des Dépots, Jean-Pierre Jouyet, qui accueillait les participants, ne l'aurait sans doute pas contredit.
12.000 emplois, 1.200 entreprises et plus d’1 milliard d’€ de CA ; c’est au cumul des quatre activités du secteur (fret, passagers, infrastructures et services), ce que représente aujourd’hui la filière fluviale française. Un enjeu économique et social d’autant plus important qu'EPF prévoit "
une croissance régulière dans ce secteur à condition que la filière modernise ses outils et forme les emplois nécessaires à sa compétitivité".
"
Entreprendre pour le Fluvial" accompagne le mouvement, et traite les dossiers d’une centaine de porteurs de projets chaque année. Cette toute petite structure d'ingénierie financière (quatre personnes dirigées par Danielle Rouganne sous la présidence de Christian Parent) joue à merveille son rôle de levier...