À Ypres (Ieper en flamand), au bout du petit canal Ypres-Yser, à l'Ouest de Courtrai, les plaisanciers ne disposaient que de quais vétustes, branlants, et dangereux, sans les moindres commodités. Se sachant, les bateaux ne s’y pressaient guère. Le canal d’accès et ses écluses s’endormaient. Mais les commémorations de la Grande Guerre poussèrent aux rénovations. Et, depuis le printemps dernier, ce sont maintenant de magnifiques pontons avec l’eau et l’électricité, une capitainerie avec douches, WC, machines à laver et à sécher, qui accueillent les plaisanciers.
Ypres est connue pour sa Halle aux Draps. Immense bâtiment gothique construit à partir des années 1200. Un des plus grands bâtiment civil de cette époque en Europe. Entièrement détruit durant la guerre de 14, puis reconstruit à l'identique par ses habitants. Une ville également connue pour la résistance acharnée qu'elle opposa aux troupes allemandes après que toute la plaine eut été noyée par l'ouverture légendaire des écluses de mer de Nieuport. Une ville martyre, enfin, qui subit pour la première fois les gaz de combat, le maudit gaz moutarde qui prit, de ce fait, le nom d'ypérite...
C'est pourquoi, chaque soir à 20 heures précises, à la porte de Menin, retentit le "
Last Post". Le dernier chant, le chant des morts. Depuis 1928, sans un jour d’interruption, des joueurs de clairons venus des tous les états belligérants entonnent ce chant funèbre. Emotion garantie pour tous les spectateurs. Ce n’est pas une cérémonie de revanche, c’est un hommages à toutes les victimes de 14-18. Les troupes d'occupation allemandes n’osèrent pas supprimer cette cérémonie entre 40 et 45...
L'ancre du PKouchnok a été déposée auprès du port d'Ypres. On peut se promener le long des quais puis visiter la ville, mais les caméras "Street-View" de Google n'ont pas encore enregistré le résultat des travaux d'aménagement du ports.