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• Chantier naval

  Des bateaux équitables en fibre de jute, et si c'était "jute" une bonne idée ?

  2014-06-25 - 16:19

  Corentin de Chatelperron, un jeune ingénieur breton embauché dans un chantier naval du Bangladesh, a eu l'idée, en 2009, de remplacer la fibre de verre par la fibre de jute, matériau localement abondant. Pour prouver les qualités de son composite, il a construit un premier bateau et navigué 14.000 km en six mois. Aujourd'hui, le jeune inventeur est à la tête du projet "Gold of Bengal" et envisage la construction d'un troisième bateau en fibre de jute. A 31 ans, il est déjà membre de la très confidentielle Société des Explorateurs Français... 
  
  Il y a cinq ans, Corentin de Chatelperron a répondu à l'appel de Yves Marre, créateur du chantier naval Tara Tari qui fabrique des bateaux de pêche en fibre de verre au Bangladesh. "La toile de jute a longtemps été la première industrie du pays mais est aujourd'hui en difficulté. J'ai cherché à remplacer la fibre de verre, coûteuse économiquement et écologiquement, par le jute pour offrir un nouveau débouché aux cultivateurs bengalais" explique-t-il.
  
  Son premier bateau 40% fibre de jute, le "Tara Tari", construit et son premier périple du Bangladesh à la France accompli, le jeune ingénieur réunit assez de partenaires et de financement pour lancer le projet de recherche "Gold of Bengal" et repartir au Bangladesh, en 2012. Il est accompagné de jeunes spécialistes, expert en textiles, agronome, charpentier de marine, designer. Ensemble, ils mettent au point un matériau de jute non tissé, adaptent, pour sa fabrication, des machines existantes et construisent un second bateau, 100% fibre de jute, le "Gold of Bengal", que Corentin teste à nouveau pendant six mois. "La recherche est encore en cours et l'usage de la fibre de jute doit être limité, pour le moment, aux constructions non structurelles mais elle a prouvé sa résistance et son aspect doré est très esthétique".
  
  Aujourd'hui, le "Gold of Bengal" est à Concarneau (Finistère), après avoir été et présenté au salon Nautic de Paris 2013. Le programme de recherche a été élargi aux "low technologies" qui marient savoir-faire locaux et compétences modernes et les recherches continuent sur le jute et d'autres matières. Parmi les projets : la construction d'un prototype de bateau électrique en jute aux chantiers Debord & Charmet d'Arcachon et de bateaux de pêche au Sri Lanka ainsi que la création d'un label "Gold of Bengal" pour la mise en place d'une filière équitable.
  
• Devise : Tara-Tari
  Longueur : m

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