Il faut lire ce
livre du professeur Safran. Non seulement parcequ'il habite depuis des années sur une péniche amarrée au pied de son hôpital, non seulement parceque tous les mariniers savent qu'ils peuvent compter sur son aide, mais parceceque c'est un livre "rare". De ces livres qu'on lit d'une traite et qu'on quitte avec le sentiment rassurant d'être plus intelligent...
Denis Safran dirige l'un des deux plus grands services d'anesthésie-réanimation de France. Près de 300 personnes dont une centaine de médecins, à l'hôpital Georges Pompidou. C'est un grand patron, l'un des derniers peut-être, disent de lui ses élèves, admiratifs.
Son livre raconte la naissance de sa vocation puis cette passion dévorante qui ne permet plus aucune frontière entre la vie privée et la vie professionnelle : Son bureau est aménagé comme un appartement , avec un canapé, une armoire ancienne, des boîtes de cigares et ses trophées de marine; et, sur son bateau, même en navigation, le téléphone reste branché en permanence avec l'hôpital...
Par petites touches, au travers de multiples anecdotes, il dresse un tableau saisissant des enjeux de la mutation en cours dans les hôpitaux publics.
Rappel : dans le n°125 de FLUVIAL (sept 2002 - "
six semaines pour perdre dix mètres"),
Denis Safran décrivait les travaux réalisés en moins de deux mois, par le chantier Meuse & Sambre, sur le Freycinet qu'il venait d'acquérir. Il fallait le réduire de dix mètres pour le caser à la place qui venait enfin de se libérer au pied de l'hôpital, puis réaliser les premiers gros travaux d'aménagement...