Fluvial - Février 2022

la vallée du Rhône globalement orientés selon un axe nord-sud. Cette disposition des ouvertures est d’ail- leurs l’un des secrets des bateaux agréables à vivre : même en pleine canicule, le courant d’air chasse en quelques minutes l’air surchauffé et rend la tempéra- ture agréable, sinon supportable. Ayant ainsi optimisé les consommateurs, il restait à envisager des solutions douces pour produire de l’éner- gie. La première, la plus évidente, était bien entendu d’utiliser le rayonnement solaire. Dix-huit panneaux de 325Wchacun ont été installés sur le toit. Ils permettent d’assurer une bonne part de la consommation instanta- née. Dès que la production est supérieure aux besoins, l’électricité charge une batterie. Lorsque celle-ci est pleine, le surplus de production est envoyé au réseau. La batterie installée est unmodèle issu du réemploi des batteries de propulsion automobile et sa capacité de 4,5 kWh offre une belle autonomie. Un suivi attentif et un système évolutif Lorsqu’on utilise un appareil électrique, le système puise d’abord dans la batterie, puis utilise l’électri- cité du réseau si nécessaire. Mais l’usager ne sait pas d’où provient l’énergie à l’instant où il presse l’inter- rupteur. Afin de s’assurer de parvenir à une énergie positive, Camille, lui, suit de très près ses consom- mations électriques (bien sûr, cela se mesure sur l’année, sachant que les périodes de chauffage sont également celles où la production solaire est la plus faible). Pour cela, il utilise plusieurs outils, et en par- ticulier les fonctions évoluées de son compteur Linky qui offrent un suivi très précis. À cela s’ajoutent les informations fournies par les micro-onduleurs inté- grés aux panneaux solaires ainsi que d’autres outils encore en phase de test développés par une start-up lyonnaise. Une application gratuite pour Smartphone - Enphase - permet de centraliser ces informations et d’afficher, à tout moment, les courbes de production et de consommation. Pour compléter les panneaux solaires qui ne pro- duisent pas la nuit, Camille envisage d’équiper la barge d’une éolienne qui a l’avantage de fonction- ner 24 h/24 en période ventée, et d’une hydrolienne qui pourrait être utilisée lors des épisodes de crue, lorsque le débit de la Saône se fait suffisamment rapide pour que le rendement soit significatif. Il s’agit là de tester d’autres sources énergétiques aptes à satisfaire des besoins plus importants, comme ceux d’une habitation, puisqu’en utilisation de bureau, Le maquis a franchi l’équilibre énergétique en moyenne annuelle, avec ses seuls panneaux solaires. Le système mis en place peut paraître légèrement surdimen- sionné au regard des besoins, mais il est surtout évolutif. Camille envisage l’achat d’un véhicule élec- trique et donc la nécessité d’effectuer des recharges. Avec Le maquis , Camille Bajot nous démontre qu’il est possible de parvenir à la positivité énergétique pour peu qu’on envisage la chaîne énergétique dans son ensemble, de la production à la consommation, en se demandant à chaque fois quelle solution vertueuse privilégier. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, chaque gain s’additionne et finit par repré - senter de précieux kilowatts ! De l’aveu même de son concepteur, le système n’est pas parfaitement optimisé. Si l’efficacité de l’isolation excède ses attentes, il existe désormais des pompes à chaleur plus performantes ; de plus, les panneaux solaires ne sont pas orientables, ce qui leur fait perdre un pourcentage non-négligeable de leur rendement potentiel. Chaque avancée technique offre de nou- velles perspectives, et on peut compter sur Camille Bajot pour les explorer et les partager (5) ! n (1) il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Nous ne par- lons pas d’autonomie, puisque le système présenté est relié au réseau, qui prend le relais dans les moments où la pro- duction est moindre. (2) du nom de l’association fondée pour promouvoir le projet. (3) Arahf (Association Rhône-Alpes de l’habitat fluvial), Aluve (Association lyonnaise des usagers de la voie d’eau), Ahfsa (Association de l’habitat fluvial de la Saône amont) et Les Tontons flotteurs. (4) pour Oriented Stra nd Board (panneaux à copeaux orientés). (5) camille@ikada.fr 1 - Le cœur du système comporte une batterie de grosse capacité. 2 - Une application permet de suivre production et consommation. 1 2 Fluvial n° 319 65

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