Fluvial - Février 2022
repartons avec quelques bouteilles pour les apéritifs à venir. À l’écluse de Vincelles, nous devons attendre, avec émerveillement, que la vingtaine de colverts qui fréquente le site veuille bien libérer les portes aval. D’une grande patience, l’éclu- sière couve des yeux les canards qui s’engouffrent dans le sas pour se faire nourrir par les plaisanciers. « Donnez-leur plutôt de la salade que du pain, qui leur fait du mal », nous conseille-t-elle à très bon escient. Nos épluchures de courgettes ne les sédui- ront pas, mais les restes de poivrons auront beaucoup de succès. La mai- son éclusière, avec ses volets bleus et ses fleurs alignées, est aussi char - mante que l’éclusière est sympathique. Après l’écluse de Rivottes, nous nous amarrons, sur les conseils d’un éclu- sier, un peu à l’aval de Cravant, près d’une ancienne maison éclusière. En explorant le pourtour de la maison et les fourrés, nous aurons la surprise de découvrir une ancienne écluse avec ses bajoyers et 2 péniches de bois partiel- lement coulées, les côtes à tout vent, l’une derrière l’autre. Le lendemain matin, nous décidons d’aller découvrir l’embranchement de Vermenton. À l’écluse du Maunoir, nous éclusons sous l’œil blasé d’un cygne tuberculé qui est là depuis des années, nous apprend l’éclusier. Lais- ser la voie principale pour suivre un embranchement a toujours un petit parfum d’aventure. Un éclusier (Tho- mas Auger) nous ouvre les écluses de la Noue et d’Accolay. « Ce n’est pas une année comme les autres, il y a quelques Allemands, mais il manque les Britanniques et les Néerlandais, qui sont nombreux d’habitude » nous explique-t-il. À Accolay, nous admirons 2 barques de joutes. Puis l’église de Ver- menton apparaît à travers les arbres. Nous aurons un coup de foudre pour ce village. Le port est parfaitement aménagé, les bornes eau et électri- cité fonctionnent, une guinguette se trouve à deux pas (voir encadré) et une plage a été aménagée sur la Cure. Nous admirons plusieurs belles mai- sons, le lavoir de la Grande-Fontaine et profitons des commerces. Côté gour - mandise, nous faisons nos courses dans le magasin de producteurs locaux “Nos campagnes” installé dans la tour du Méridien. Parmi les produits bio ou éthiques, nous choisissons du miel, de l’huile, des œufs (issus de poulaillers mobiles en plein air) et des légumes appétissants. Le retour, déjà… Il est temps de rebrousser chemin si nous voulons être le vendredi soir à Joigny pour rendre le bateau le samedi à 9 h. Il est toujours surpre- nant de constater comme les paysages changent avec le sens du bateau. Les vues sont différentes, tel clocher que nous n’avions pas vu à l’aller appa- raît derrière les arbres, telle falaise se dévoile, là, c’est un ancien embranche- ment, celui de l’écluse abandonnée que nous avions visitée, qui s’ouvre sur le La guinguette du flottage Créée et gérée par Jean-Luc Verfaillie et Isabelle Droz, “La guinguette du flottage”, sur les bords de la Cure à Vermenton (Yonne), est idéalement située entre le port d’un côté et le camping et la baignade de l’autre. La guinguette propose un menu du jour en formule complète sur réservation le midi et le soir (sauf lundi), des produits frais, des frites et des glaces, un service au bar et des animations cer- tains soirs en été. 1 - L’écluse de Vincelles, joliment fleurie. 2 - À Cravant, des bateaux de bois ont été abandonnés dans une ancienne écluse. Leurs coques pourrissantes accueillent d’étonnants jardins. 3 - 1880, une date gravée sur les pierres de plusieurs écluses du canal du Nivernais. 4 - Le lavoir de la Grande-Fontaine à Vermenton. CROISIÈRE 1 2 3 4 Jean-Luc Verfaillie et Isabelle Droz. Fluvial n° 319 59
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