Fluvial - Février 2022

tranquillement sur le pont de son Aréthuse , un bateau hauturier. L’homme préfère la mer pour naviguer et les canaux pour habiter. « Les gens du fluvial sont bien plus sympas », assure-t-il. Bientôt, il empruntera l’écluse de St-Gilles pour rejoindre le Petit Rhône et la Grande Bleue. À la base Nicols, nous sommes accueillis par Alexy Cos- sard et Manon Legrand, qui finissent de préparer notre Cornélia . Le bateau est long de 10 m seulement, mais il est confortable et bien aménagé. La cuisine manque un peu de rangements mais dispose de 2 plans de travail et d’un réfrigérateur qui fonctionne au gaz et produit vrai- ment du froid, un luxe en bateau. La cabine capitaine a sa salle d’eau privative. Les 2 autres cabines, dont une cabine “cercueil” typique des voiliers, qui deviendra la cabine “cabane” des enfants, se partagent une autre salle d’eau. Le bateau a déjà de la bouteille - la gamme Sedan date des années 2000 - et est équipé d’une manière plus “camping” que les derniers modèles. Pas de rideau de douche dans la salle de bain pour protéger ses effets personnels et le papier toilette, des espaces - la cabine-cabane et une sorte de niche qui ouvre dans la partie basse de la cloison de la cabine capitaine - dif- ficiles d’accès, et surtout un accès au flying bridge et au poste de pilotage extérieur par une échelle à peine inclinée qui demande poigne et genoux flexibles. Mon équipage et moi étant sportifs et surtout peu exigeants, ce sera parfait. Les passavants sont assez étroits mais sécurisés par des filins. Nous regrettons l’absence d’un voyant indicateur du volume d’eau et nous consolons vite, en vrais mariniers que nous sommes maintenant, de ne pas avoir de propulseur d’étrave. Il n’y a aucune écluse à passer, nous devrions nous en tirer… Nous ins- tallons 3 vélos à l’avant du bateau. Un festival d’oiseaux et de couleurs Après l’instruction assurée par A. Cossard, nous décidons d’aller explorer l’embranchement de Beau- caire. Cette virée nous offre un incroyable festival : des martins-pêcheurs traversent sans cesse le canal, tandis que les guêpiers au plumage bleu jaune brun vert poussent leur cri liquide au-dessus de nos têtes. Un rollier aux ailes turquoise chasse 2 corneilles, et des milans noirs survolent lentement le canal. Et voici 4 cigognes qui tournent sans un mouvement dans une ascendance. Un spectacle magnifique. En cette 1 re heure de navigation, nous aurons observé 16 es- pèces d’oiseaux. Nous en aurons observé une cinquan- taine à la fin de notre semaine de croisière, dont les surprenants ibis falcinelles, les élégantes échasses blanches ou les criardes sternes hansel. Il nous faut faire demi-tour devant l’écluse du Nour- riguier (Beaucaire), encore fermée au moins jusqu’au printemps 2022 (2) . Nous retraversons le port de Belle- garde pour partir sur le canal, saluons P. Daniels au passage, et nous amarrons quelques kilomètres avant St-Gilles pour la nuit. Nous parvenons à prendre l’apé- ritif sur la terrasse avant que les moustiques ne nous contraignent à rentrer. Pizza maison et jeu de société (Azul, un jeu fascinant…) au programme de la soirée. Margot et Théo sont sur un bateau Le lendemain matin, je suis réveillée par Vincent qui descend un vélo du bateau pour aller nous chercher du pain frais et des fougasses, des brioches toutes cra- quantesde sucre, àSt-Gilles. Lachaleurn’est pas encore 1 - Vincent, mon coéquipier, attache nos vélos. 2 - L’écluse du Nourriguier sur l’embranchement de Beaucaire. 3 - La fougasse saint-gilloise, moelleuse, sucrée et délicieusement parfumée à la fleur d’oranger. 1 2 3 Fluvial n° 319 43

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