Fluvial - Février 2022
leurs ducs-d’albe et montent de 4 m avec la crue. Pas de souci. Le pro- blème vient du courant du bras de la Genise qui s’est fortement accéléré et qui drosse systématiquement les bateaux de location, plus légers et aux pilotes moins expérimentés, contre les bateaux déjà amarrés. Il faut dire que, même en temps normal, le cou- rant de ce bras est vicieux. Il vous colle sans prévenir contre les pontons, au milieu du bras, précisément là où nous sommes amarrés. Il faut prendre au large, mais quand on ne connaît pas... Quatre bateaux de location viennent se coller à nous, heureusement en douceur. Dès que possible, nous avan- cerons d’une place. Désormais plus personne ne tente de sortir du port. On ne passe plus sous l’arche du pont de la rue de Strasbourg, en amont du port, comme le sens de circulation nous l’impose. Viennent ensuite les embâcles. Nous verrons passer de tout : des branches, des troncs d’arbre, une meule de foin, quelques bidons…Notre nouvelle place nous assure la récep- tion du gros des embâcles, car elle se situe dans l’angle que forme le pon- ton. Nous parvenons à avancer de nou- veau d’une place. Les embâcles seront pour le Out of the Blue , habité par un sympathique et très discret couple d’Anglais, qui arrive juste après notre 3 e changement de place. Toute la jour- née, des plaisanciers se regroupent pour repousser les embâcles dans le courant. Jusqu’à ce qu’un tronc plus gros qu’un autre forme un barrage natu- rel devant l’étrave, laissé en place pour protéger la coque. La crue a débuté le 14 juillet pour atteindre son pic le 20. Entre-temps nous recevons nos petits-fils, qui resteront à bord 3 semaines. Nous profitons du véhicule des enfants pour récu- pérer nos batteries qui nous atten- daient sagement à Mâcon. Se trouver bloqués à Chalon n’était pas prévu ! La décrue s’amorce le 22 juillet. Pen- dant ce temps-là, il faut occuper 2 gar- çons de 9 et 11 ans. Le centre nautique de Chalon est à 20 min de marche et sera notre activité quasi quotidienne. Quand la pluie revient, on opte pour le cinéma tout proche. Nous louerons une voiture pour nous rendre à côté d’Au- tun sur le site de l’ancien oppidum gau- lois de Bibracte : cette belle découverte nous occupera une journée entière. Et puis tempête ! Un Avis à la batellerie autorise le pas- sage de l’écluse d’Ormes (la première après Chalon, avalant) même pen- dant la crue. L’écluse est noyée, mais il est autorisé de passer sur le barrage. N’ayant jamais tenté l’expérience, nous préférons nous abstenir. Avec les enfants à bord, aucune prise de risque. Nous les occuperons une mati- née entière à aider nos voisins anglais à se dégager d’un monceau d’embâcles collé contre leur étrave. Après cela, par la trappe de visite, le couple retirera 12 seaux de débris de toutes sortes coincés sous la coque. Pour nous remercier, les propriétaires du Out of the Blue nous invitent à prendre un verre sur leur terrasse. Ils offrent une glace aux enfants qu’ils regardent avec tendresse. Ils n’ont pas vu leur famille depuis 2 ans. Les enfants et moi nous rendons à la piscine, et Jean s’attelle au chan- gement des 4 batteries de service. Deux employés du port lui prêtent main-forte : 60 kg l’unité qu’il faut glisser dans la soute moteur après avoir enlevé les anciennes batteries, MON CARNET DE VOYAGE 1, 2 et 3 - La Saône en crue à Chalon. Bien contents que cet arbre passe plus au large ( 1 ). Les plaisanciers s’entraident dans la bonne humeur ( 2 ). Il faudra un certain temps pour dégager ce tronc coincé sous l’étrave d’ Out of the Blue ( 3 ). 1 2 3 Fluvial n° 319 37
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