Fluvial - Février 2022
MON CARNET DE VOYAGE liste d’attente est si longue que notre chance d’obte- nir une place est quasi nulle. Lattes ? Aucune place et de toute façon notre tirant d’air (3,45 m) nous en interdit l’accès. Notre plan B : Mâcon, où on nous assure une place. En terrain connu Le 7 juillet, nous quittons St-Léger-sur-Dheune par un temps superbe. Marcheurs, familles peuplent le chemin de halage et nous saluent amicalement. Ber- nard habite la maison éclusière de St-Léger. Il vient de faire du bois. Couvert de sciure, il ralentit le pas pour suivre notre éclusage. Ancien éclusier, il annonce fièrement : « J’ai travaillé 30 ans au canal ! » Il loue désormais la maison éclusière joliment peinte et par- faitement entretenue. Je lui fais part de mon éton- nement de voir de nombreuses écluses du canal du Centre sans maison éclusière. « Celles qui n’étaient pas louées ont été démolies », raconte Bernard, qui termine son histoire en nous souhaitant une belle navigation. Nous arrivons à Fragnes vers 16 h 30. Il y a encore pas mal de places disponibles. La gestionnaire qui encaisse notre nuitée confirme le faible passage sur le canal : moins 50 % par rapport à 2019. C’est presque un leitmotiv depuis notre départ de Briare. Partout il manque du monde et de l’activité. Pourtant, il est toujours impossible de réserver sa place à Chalon- sur-Saône. Il faut arriver entre 12 h et 14-15 h, après les départs du matin et avant les arrivées de l’après- midi, pour s’assurer d’un emplacement. Les der- nières années de notre activité professionnelle ont été très liées à Chalon et Fragnes. Deux couples d’amis, anciens collègues, résident près d’ici. Nous aurons plaisir à les revoir : l’un, le soir même pour un dîner au restaurant Fleur de sel de la halte nautique (cui- sine et accueil excellents), l’autre, autour d’un barbe- cue dans la Bourgogne profonde la semaine suivante. À cette occasion nous récupérerons l’accastillage com- mandé par Jean et livré chez cet ami. Nous quittons Fragnes à 12 h 20 le 8 juillet pour 1 h 30 de navigation. Il y a de la place dans le port de Chalon. L’accueil y est toujours aussi sympa. Nous nous amar- rons devant le dernier bateau déjà installé au pon- ton du bras de la Genise réservé au passage. Il fait très beau, mais cela ne va pas durer ! Crue et embâcles Le 9 juillet, le temps se maintient. À partir du 10 et jusqu’au 15, il pleuvra sans arrêt ou presque. La Saône monte tranquillement puis brutalement après une crue subite, dont le Doubs (l’un de ses affluents) a le secret. Les pontons du port de Chalon coulissent sur 1 - Bernard, ancien éclusier, préside à notre éclusage à St-Léger- sur-Dheune. 2 - Chagny se situe au bout d’un bief long de 11 km qui longe la Côte chalonnaise et révèle une navigation magnifique. 3 - Échange éclair avec le Hyboot , qui sort de l’écluse de la Tranchée. 1 2 3 36 Fluvial n° 319
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