Fluvial - Février 2022

informe avec le sourire de la gratuité de la 1 re nuitée. Une nuit que randon- neurs à pied ou à vélo peuvent passer dans l’un de ces curieux modules de bois sur le gazon à côté des bateaux. Ceux-ci permettent de se reposer à deux pour 60 €. Nous fermons le bateau et partons à la découverte. Comment ne pas suc- comber au charme romantique de ce village à la française : vieilles et belles maisons, une église aux gargouilles effrayantes dont la partie la plus ancienne remonte au XVI e siècle, le moulin du Gord, de 1838, et de petites sentes fleuries et charmantes entre de vieux murs, dont la ruelle des Jardins qui conduit à l’église entre des horten- sias exubérants, et une autre, vers le moulin, parée de fougères et de roses trémières. Les secrets de Malicorne En repartant le lendemain, nous pre- nons de l’eau à l’écluse (toutes en proposent) pendant la sassée, et nous rejoignons la Sarthe sous un ciel incer- tain. En peu de temps, nous arrivons à Malicorne pour déjeuner, en laissant sur notre droite le château de Rive- sarthe, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Moulinsart, le châ- teau du capitaine Haddock. Impossible de passer sous le pont très bas qui mène au port, et, avant celui-ci, les quelques places où des bateaux plus gros peuvent s’amarrer sont toutes occupées. Nous patientons donc pro- visoirement piquetés à la berge de l’île en face, jusqu’à ce qu’un Nicols plus petit que le nôtre nous cède gentiment la place et parte vers l’amont. Après le déjeuner, nous remontons la rue Gambetta qui s’enfonce en ville en direction du musée de la Faïence et de la Céramique (3) . Malicorne est en effet un des hauts lieux de la faïence- rie française depuis que Jean Loiseau y fonda en 1747 un 1 er établissement, utilisant l’argile et le bois abondants de la région, en s’appuyant sur la Sar- the pour transporter sa production au Mans, à Angers ou Nantes. C’est Manuella Martinez, chargée de la communication du musée, qui nous reçoit. Nous avons le droit à une visite exhaustive et passionnante du musée et de ses collections, ainsi que des anciens fours de la manufacture de grès où il est installé. Le musée pré- sente plusieurs milliers de pièces, de la vaisselle usuelle ou décorative aux objets de décoration, en passant par des pièces uniques ou historiques, des pots, des vases, des masques créés en terre cuite, et aussi des collections complètes comme ces figurines de petits cochons très humoristiques des ateliers Jacqueline et Paul Fréné- hard. Les vitrines abritent même des poteries du XV siècle reconstituées trouvées sur le site du château de Verdelles. En repartant, nous longeons une bou- tique étrange, rue Gambetta : il s’agit de la librairie Philoscience d’Arnaud Le Bras, qui, non content de vendre des livres anciens d’occasion, expose aussi une superbe collection de machines à calculer anciennes très surprenante. Au port, un must : la boutique des métiers d’art propose les réalisations étonnantes des artisans de Malicorne. Elle est installée dans l’ancien moulin où l’on pulvérisait des pierres de cou- leur venues de France et d’ailleurs. On y fabriquait les pigments colorés nécessaires aux décors des faïences. À quelques pas, le très romantique château du XVIII e siècle a déjà fermé ses portes, mais la vue de ce petit bijou est cependant bien réjouissante. Tout comme la brève visite de St-Sylvestre, église purement romane construite vers 1080. 1 - Diogène en aurait rêvé (Noyen-sur-Sarthe). 2 - Le moulin du Gord (Noyen-sur-Sarthe). 3 - Le château de Rivesarthe. 1 2 3 Fluvial n° 319 29

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