Les dégâts sont considérables le long d'un des pontons du
port de Seurre, sur la Saône (PK187). En quelques mois d'hivernage, l'électrolyse y a ravagé une dizaine de coques en acier.
L'alerte avait été lancée il y a quinze jours par un plaisancier Suisse dont le bateau - un Super Van Craft - venait d'être sorti de l'eau pour une intervention. La coque, pourtant sablée et repeinte l'an dernier, était comme mitraillée, rongée par l'électrolyse, et ses anodes en dentelle.
À la demande des propriétaires, sept bateaux ont été grutés hors de l'eau. Toutes les coques, sans exception, étaient attaquées.
Le dernier sorti, hier, était le plus touché. La coque de l'"Alice" - une vedette hollandaise de dix mètres - n'est plus qu'un gruyère; "
On passe le pouce dans les trous, c'est à pleurer, je n'ai jamais vu ça, nous dit un de ses voisins de port. On dirait que le bateau est abandonné depuis 25 ans, alors qu'il a été repeint cet été !".
Ni les causes, ni les responsabilités de cet "accident" ne sont encore établies avec certitude.
L'expert, diligenté par l'assurance du plaisancier Suisse, aurait constaté une grosse différence de potentiel (plus de six volts) entre le ponton et les bateaux reliés à ses bornes électriques. Et les trois disjoncteurs différentiels du ponton seraient hors d'usage.
Par prudence, til faudrait que tous les autres bateaux en acier soient sortis de l'eau pour vérification. Mais la Communauté de Communes, gestionnaire du port, refuse, pour le moment, de prendre en charge le grutage.
Quant aux assureurs, à une ou deux exceptions près, ils ne s'estiment pas concernés par ce type de dommage. Leurs contrats excluant clairement l'électrolyse ou la rouille, et même - pour un assureur allemand - les risques "lents et sournois" (!).