Oh, bien sûr, les bateliers n'ont pas obtenu tout ce qu'ils souhaitaient. Mais pouvaient-ils raisonnablement l'espérer  ?
Pour autant, les avancées sont bien loin d'être négligeables. L'avenir dira d'ailleurs très vite si toutes les promesses faites à la batellerie artisanales seront tenues. Et notamment l'engagement des affréteurs à pratiquer des tarifs respectueux de la réglementation en vigueur (l'article 209 du code du domaine public fluvial qui interdit le travail à perte).

Pour le moment, dix jours après la signature de l'accord et la levée des barrages (cf "Murmure" du 5 mai 2010), la situation reste incertaine. Dans les deux derniers numéros de son "Cap-à-l'amont" (n° 37 et 38), Jacques Delhay rapporte que certains courtiers jouent le jeu (retour à des tarifs raisonnables : un Nogent-Rouen à 11€50 la tonne, un Nogent-Rotterdam à 18€) tandis que d'autres considèreraient que l'accord, qu'ils ont pourtant signé, "ne vaut rien"...

Néanmoins trois facteurs jouent en faveur des bateliers :
- Les contrôles de la DGCCRF (la direction de la concurrence), sur les contrats d'affrètement et les tarifs pratiqués pour le transport fluvial, ont commencé. Et les résultats de ces enquêtes pourraient être lourds de conséquence pour les courtiers indélicats ;
- La Chambre de la batellerie (CNBA) prépare un outil d'aide comptable pour permettre aux bateliers de mieux appréhender la rentabilité de leur activité. Parallèlement, elle s'apprête à mettre en place l'observatoire des coûts du transport ;
- Enfin, le trafic fluvial est reparti à la hausse au premier trimestre avec une augmentation de 11,6% de la tonne/kilomètre et même de 15,6% pour le bassin du Nord. Une bonne nouvelle qui, en raison du manque de cale, devrait se traduire arithmétiquement par une hausse de tarif.


RAPPEL : Que veulent les bateliers ? ("Murmure" du 22/04/2010).