Le Cher canalisé a vécu dans la nuit de dimanche à lundi une catastrophe équivalente à celle qu'il avait déjà subie il y a une vingtaine d'années. Quatre barrages à aiguilles ont explosé sous la violence des eaux. En quelques heures, les trombes d'eau qui se sont abattues sur la Touraine (l'équivalent d'un mois de pluie en une nuit) ont fait monter le niveau du Cher d'une cinquantaine de centimètres et quadruplé son débit (de 20 à 86m3/heure).
Avec cette surpression brutale et les bouchons créés par les végétaux arrachés, les barrages de Civray, Bléré, Nitray et Roujoux ont successivement explosé dans la soirée. Certes, l'évènement météorologique avait été annoncé, mais sa violence a surpris. Et elle a pris de cours des barragistes trop peu nombreux pour y faire face. Un manque de moyens qui révolte Pierre Lestoquoy, le président du
Syndicat du Cher canalisé qui a en charge la gestion de la rivière : "
Nous ne disposons que de trois agents valides pour gérer nos dix barrages et on répare avec des bouts de ficelle car il n'y a pas de budget...".
Il y a donc malheureusement une forme de fatalité dans ce type d'évènement quand s'y ajoutent le manque de moyens et la vétusté des ouvrages. Une fatalité que réfutent
les "Amis du Cher" dans un communiqué de Presse : Le président de l'association, Lionel Chanteloup, "
accuse la gestion administrative, qui se situe au-dessus du Syndicat du Cher canalisé, faite par des bureaucrates sans connaissance du fonctionnement des barrages à aiguilles, d'être responsable des dégâts engendrés aux barrages."
Dans l'immédiat, nous dira le technicien du Syndicat du Cher, Vincent Loison - aussi abattu que ses barrages - "
la priorité est de sauver ce qui peut l'être, c'est-à-dire coucher les barrages restants et retirer ce que l'on peut des barrages cassés..." Quant au montant des réparations, Pierre Lestoquoy l'estime entre 200 et 300.000 €...