Trois dossiers brûlants et délicats attendent le successeur de Thierry Duclaux à la tête de "Voies Navigables de France".
Trois missions périlleuses que
Marc Papinutti, nouveau directeur général de VNF, devra mener à bien :
- le transfert, aux collectivités territoriales, des voies navigables dites "non magistrales";
- l'intégration, dans l'EPIC VNF, des fonctionnaires affectés aux services de navigation de l'État ;
- la construction du canal "Seine-Nord-Europe".
Sèchement "remercié" au début du mois, son prédécesseur - dont la mésentente avec Alain Gest, président de VNF, était patente - laisse sur son bureau ces trois dossiers inaboutis :
- Le
transfert des canaux bourguignons à leur Conseil régional a bien été réalisé le 1er janvier 2010, mais ce transfert reste réversible pendant trois ans et les premiers échos sont mitigés. "Wait and see", donc, pour les autres régions...
- Autre délicat transfert : celui des fonctionnaires affectés aux services de la navigation. Les syndicats n'en veulent pas et
FO vient de confirmer sa très ferme opposition.
- Et puis, "Seine-Nord" qui n'avance plus... Le "non-engagement" des départements de la région parisienne bloquerait le processus. Quant aux relations exécrables entre l'ancien directeur de VNF et Nicolas Bour, en charge du projet, elles n'ont pas dû arranger les choses. En témoigne la petite phrase assassine livrée le 30 juin dernier par Thierry Duclaux, la veille de son départ, à la
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée Nationale :
"...
S’il ne se crée pas des centaines d’entreprises {de transport fluvial} chaque année, nous ne serons pas au rendez-vous de la croissance et il ne sera pas envisageable d’ouvrir le canal Seine-Nord Europe...".
Autant dire qu'il faudra à Marc Papinutti toutes les qualités que lui prêtent ses amis : puissance de travail, énergie, capacité d'écoute, attention aux problèmes sociaux... et une grande force de persuasion, pour faire aboutir les trois dossiers.