«
Le fluvial ne doit pas être le parent pauvre de mon ministère », c’est ce qu’a annoncé ce matin Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des transports, en déplacement à Dijon (Côte-d’Or), dans le cadre de la "Semaine européenne de la mobilité".
À bord du "
Cancale", dans le port de plaisance de Dijon, le ministre - accompagné de François Patriat, président de la Région Bourgogne et sénateur de Côte-d’Or, et du préfet de Région Pascal Mailhos - a évoqué l’avenir des voies navigables et de leur personnel...
Il a affirmé que si la gestion des infrastructures fluviales a un coût non-négligeable, ces mêmes infrastructures ont également nombre d’avantages, qui vont au-delà de la simple pensée économique. Le ministre a affirmé que les canaux contribuent au développement durable et, qu’à ce titre, mais pas seulement, le gouvernement doit continuer à miser sur les voies fluviales.
Reprenant les chiffres donnés par F. Patriat (
*), F. Cuvillier a montré que l’apport économique diversifié des canaux est essentiel pour la Bourgogne et il s’est engagé à soutenir la politique de régénération des canaux à petit gabarit. Il a annoncé qu’une enveloppe de 5 M € était dès à présent réservée à la Région dans le cadre du nouveau plan de stratégie régionale de valorisation touristique des canaux et rivières navigables de Bourgogne. Il a également réaffirmé sa volonté d’un partenariat productif entre la Région et l’État pour que les canaux du réseau secondaire ne soient pas abandonnés.
Lors de son passage à Dijon, le ministre a tenu à rencontrer les agents de la subdivision dijonnaise du canal de Bourgogne. Il leur a assuré que toutes les démarches sont faites pour que leur changement de statut se passe dans les meilleures conditions possibles et a dénoncé la suppression ou le non-renouvellement de postes selon des règles strictement arithmétiques. "
Chaque canal, a-t-il affirmé,
a des besoins propres en matière d’ingénierie… Il convient de conserver du personnel à même d’y répondre. Nous assumons le changement, mais le fluvial ne sera pas abandonné, que ce soit pour le tourisme ou pour le commerce."
Puis Frédéric Cuvillier a abordé l'épineuse question du canal Seine-Nord : «
Le financement de ce projet est dans le meilleur des cas mal bouclé, voire pas du tout bouclé. » Et le ministre de signaler que les 245 milliards d’euros qui auront été engagés d’ici 2025 pourront difficilement être financés avec le seul apport annuel de l’État, qui est de 2 milliards d’euros. Il a précisé que la création de ce grand canal était source d’espoir et qu’il était "
hors de question de l’abandonner" : «
Il va falloir étudier les montages financiers de plus près, voir si certains modèles, alors envisagés comme miraculeux (partenariat privé-public…), ne sont pas à reconsidérer pour pouvoir continuer ce travail sur des bases solides. »
Pour finir son tour d’horizon du monde fluvial, le ministre a pris le temps de discuter, plusieurs minutes durant, avec les plaisanciers installés au port de plaisance de Dijon. Il souhaitait comprendre leurs motivations et leurs espoirs en matière fluviale, car "
ce sont eux qui sont l’une des principales raisons de vivre des canaux secondaires".
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NOTE => Les retombées économiques annuelles de ses canaux pour la Bourgogne, ont été estimées à 47M€...