Typiquement français ? Cela signifie pour les allemands, bon vin et bonne chère ; mais aussi toutes ces grèves qui perturbent la vie quotidienne. En juillet, en août et en septembre, les navigateurs ont vécu, pour la première fois, une situation "à la française" sur les voies navigables d'Allemagne.
Le syndicat Verdi a montré sa détermination à plusieurs reprises cet été. Les éclusiers ont cessé le travail jusqu'à sept jours de suite, plusieurs fois, entre les alpes et la mer Baltique ; provoquant des bouchons énormes devant les écluses. Beaucoup de voyages ont été annulés. Le plus grand prestataire de croisières promenades sur la Spree à Berlin affirmait que chaque jour de grève faisait perdre à son entreprise 30.000 €.
Les plaisanciers étaient obligés de se rabattre sur des voies navigables sans écluses, ce qui était assez facile dans la région des lacs du Mecklembourg et également au Brandenbourg. Les croisières fluviales sur le Danube, le Main et la Moselle étaient fortement contrariées. Même le canal de Kiel a été bloqué, à tel point que les croisières maritimes ont été obligées de faire un grand détour par le Skagerrak.
Toile de fond pour ces grèves : la volonté du ministère des Transports fédéral de diminuer, de façon drastique, le nombre des bureaux de son administration maritime et fluviale, en passant de 53 à 34 bureaux, en sept ans. Le syndicat craint la perte de 3.000 des 12.000 emplois actuels.
L'effet de ces grèves à répétition a fini par faire plier un peu le ministre à la mi-septembre et des discussions sérieuses sont en cours. Les adversaires essaient de trouver maintenant une solution sans licenciements, sans déplacements et sans diminution de salaire
De notre correspondant en Allemagne, Robert Tremmel